LE SOPK : UN SYNDROME MULTIFACTORIEL
- Lila LOURIZ
- 14 mars
- 3 min de lecture
Le Syndrome des ovaires polykystiques correspond à un dérèglement hormonal se caractérisant par un excès d'hormones androgènes, c'est à dire d'hormones mâles chez les femmes. C'est la première cause d'infertilité, en France, chez les femmes en âge de procréer.
Cet excès d'hormones mâles perturbe le cycle naturel de l'ovulation, ce qui engendre des cycles irréguliers mais aussi anovulatoires.
Il existe différents types de SOPK et c'est la raison pour laquelle ce syndrome se manifeste de différentes manières selon les femmes qui en sont atteintes.
QUELQUES SIGNES CLINIQUES EVOCATEURS
C'est votre gynécologue ou votre sage femme qui seront en mesure de diagnostiquer un éventuel SOPK si vous remplissez certains critères bien précis. Une échographie et un bilan hormonal vous seront prescrits afin de poser un diagnostic.
Voici une liste ( non exhaustive) des signes cliniques pouvant alerter, qui seront à corréler avec les résultats obtenus lors de l'échographie et de l'analyse biologique :

Hirsutisme ( hyperpilosité au niveau du menton, de la lèvre supérieure, du dos, du nombril)
Perte de cheveux au niveau du sommet de la tête
Prise de poids et difficulté à en perdre
Mais aussi difficulté à prendre du poids pour les femmes minces
Cycles irréguliers et longs
Peau grasse
Acné
Fatigue
Irritabilité
LES MULTIPLES CAUSES
Comme dans tout dérèglement, les causes sont multifactorielles, et l'accompagnement se doit d'être individualisé.
Les facteurs en cause dans le développement du SOPK sont les suivants :
Le stress chronique
Un dérèglement du microbiote intestinal : avec dysbiose ( dérèglement bactérien du microbiote intestinal) et la perméabilité intestinale ( c'est à dire une altération de la qualité de la muqueuse intestinale)
Une Hypothyroïdie
L'inflammation de bas grade
L'exposition aux perturbateurs endocriniens ( plastique, produit cosmétique, d'hygiène et produits ménagers...)
Une alimentation riche en sucres raffinés, lait, graisses saturées et trans
La génétique - l'épigénétique
La résistance à l'insuline ( représentant 70 % de la part des femmes diagnostiquées)
Les éléments cités sont à mettre en corrélation les uns avec les autres. Pour vous donner un exemple : la résistance à l'insuline est à corréler avec le stress, avec une alimentation inappropriée mais aussi avec la notion de génétique. Toutefois, la génétique ne faisant pas tout, il est intéressant de prendre de la hauteur pour mettre en place des actions permettant de réguler ce syndrome, de mieux vivre avec en ciblant les causes à l'origine de ce dernier.
QUELQUES SOLUTIONS
Le bilan hormonal aura permis de mettre en exergue les hormones en excès et celles pour lesquelles la synthèse n'est pas optimale. Toutefois, les bilans biologiques peuvent tout à fait ne rien laisser transparaitre : c'est à dire qu'il n'y aura pas d'anomalie biologique mais certaines femmes présenteront tout de même des signes cliniques.
Une fois les causes identifiées : les facteurs qui sont à l'origine de l'hyperandrogénie, il est donc possible de mettre en place des leviers à individualiser :
La réforme alimentaire aide quant à la régulation de la glycémie ( très important , bien que cela ne soit pas le seul axe d'amélioration. Rappelons que 70 % des femmes atteintes de SOPK font de la résistance à l'insuline). En même temps, d'autres femmes auront tendance à ne pas consommer suffisamment de calories et également pas assez de glucides! Les glucides ne sont donc absolument pas à diaboliser, tout est une question de qualité, et de quantité à réguler selon les profils.
Dans les deux cas, les fibres, les légumes sont à privilégier et les laitages, mauvaises graisses et sucres raffinés seront à minimiser autant que possible.
L'alimentation permet de lutter contre l'inflammation, et cela permettra d'aider votre corps à bien assimiler les vitamines et minéraux nécessaires à un bon fonctionnement des cellules, et à une bonne synthèse hormonale.
Les vitamines B6-B9-B12, la Vitamine A ainsi que le Zinc ont toute leur place pour assurer les fonctions précédemment citées.
La régulation de la glycémie pourra se faire via la réforme alimentaire, mais les outils de gestion du stress tels que la respiration , la méditation, le mouvement, l'exposition au soleil seront tout aussi importants et bénéfiques.
Limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens : ces derniers interfèrent avec les hormones sexuelles mais aussi avec la thyroïde. Certains perturbateurs endocriniens ont la capacité de mimer les œstrogènes et de ce fait augmentent l'imprégnation oestrogénique. Quelques-uns d'entre eux : le plastique, les pesticides, les phtalates, le bisphénol A.
De nombreux axes sont à mettre en place selon les profils bien évidemment. L'objectif ici étant d'informer, de sensibiliser autour de la question du SOPK.
Les informations partagées ne doivent en aucun cas se substituer à une consultation médicale. Le SOPK est un bon exemple montrant la nécessité d'un suivi pluridisciplinaire : médecine conventionnelle et naturopathie se complètent.
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